COL DE LA BUFFAZ

ET L’OVINE

Dans le Massif des Bornes

 

Point n’est besoin de hautes altitudes pour faire une balade apte à aiguiser les mollets de début de saison (certains n’ont rien perdu de leur forme grâce aux raquettes et au ski). Aujourd’hui 6 avril  2005, un peu avant Thônes en direction de Thuy, nous débarquons à quinze au Crêt (alt.1100m) pour attaquer le sentier qui grimpe à travers forêt et pâturages.

Bientôt quelques névés, immaculés ou souillés de boue par les avalanches, rafraîchissent les semelles. Dans les pentes abruptes, l’enneigement est parfois important et l’on est heureux de mettre ses pas dans ceux des premiers passés ! Derrière nous au loin, encore gracieusement blanchies, la Tournette (2351m) et la Dent du Cruet (1833m) proche des Dents de Lanfon (1824m), dominent les sommets de part et d’autre du col des Nantets (1426m) au-dessus de la Vallée de Montremont. A notre droite se dresse, en un long chaînon aux pointes érodées, le Mont de Lachat où la croix brille à 2020m.

Papotages et grignotages aident à faire oublier les dénivelées ; le temps est magnifique, la montagne rien que pour nous ! En arrivant près du col de la Buffaz, un écriteau met en garde. En cas de présence de troupeaux, mieux vaut passer au large afin d’éviter une rencontre avec les redoutables patous ! En effet, entre le col de la Buffaz et le col de l’Ovine, dans l’alpage de La Cha, 30ha de pâtures se succèdent en pente assez forte dont l’entretien est assuré grâce aux moutons. Mais en ce moment le site est encore désert. A nous les pentes herbeuses et enneigées ! Ca grimpe de plus en plus jusqu’au chalet de l’Ovine (alt.1770m) et de plus belle encore pour ceux qui n’en ont pas assez et continuent, arpentent l’abrupte Ovine, tantôt dans la neige épaisse, tantôt dans l’herbe sèche où quelques rares crocus apparaissent. Il fait un vent à décorner les bœufs. Bonnets, gants et polaires reprennent du service ! Le second chalet tient lieu de but. Contemplation du panorama : vers le nord, nous faisons face au Plateau des Glières assez proche qui, après la pointe de Qéblette (1915m), s’étend entre la montagne des Frêtes et celle des Auges. ; plus à l’Est, de la chaîne du Bargy émerge le blanc sommet du Jallouvre (2408m) et au-delà, dans les Aravis, celui de la Pointe Percée (2752m).

Tout le monde se retrouve ensuite plus bas où, devant le chalet de l’Ovine, les sacs livrent le ravitaillement. Convenablement restaurés, nous redescendons en terrain sec par un autre chemin sans doute davantage favorisé par l’ensoleillement, laissant là-haut le grand vent et l’air vif pour retrouver la douceur de cette belle journée. Le tussilage n’attend pas le printemps pour égayer le sentier de son jaune éclatant. Comment croire à l’annonce d’une offensive hivernale pour les prochains jours ?

                                                                                                               Ginette

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     

                                                           

 


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