LE GRAND ARC

 

A la saison des myrtilles

 

 

 

    Après quelques jours de répit, la canicule reprend de la vigueur. Prenons de l’altitude dans la Chaîne de la Lauzière ! Après Randens, Aiguebelle, Montsapey,  les voitures s’essoufflent sur une route étroite et sinueuse se transformant en chemin copieusement empierré… interminable… On bringuebale pour éviter les ornières. Le parking du Chenalet est bien là, tout au bout ! (alt.1680m).

 

    Il n’est que 8h30 et déjà la température semble bien élevée quand nous nous engageons dans le pas des chèvres. Grimpons, grimpons tout de même sous ce beau soleil. La source et le petit torrent d’eau fraîche n’en sont que plus sympathiques ! Sur un replat bien agréable, émergent des hautes herbes de jolis bouquets de gentiane pourpre : une rencontre rare. L’arrivée au Lac Noir est aussi une vraie récompense. Ses rives accueillantes et paisibles font la halte bien courte quand nous le laissons pour grimper de plus belle en direction du sommet ! La chaleur alourdit les jambes, mais là-haut, dans l’escalade ultime, une bise agréable redonne du tonus. Enfin perchés sur cette pyramide, à une altitude de 2484m, entre Maurienne et Tarentaise, studieux devant la table d’orientation, nous apprécions, en nommant les sommets comme de vieilles connaissances, le magnifique panorama déployé à 360°. Chaque fois la même émotion, le même bonheur quand le beau temps sublime la contemplation de nos chères montagnes. Quelques curieux s’échappent en contrebas et découvrent, protégées du vent entre les rochers, écloses en plein soleil, d’éclatantes asters tapissant le sol caillouteux.

    Après le casse-croûte, le retour s’effectue en suivant la ligne de crête. Comblés par la vue sur l’immensité des paysages, nous observons, dans la Combe de Savoie, notre monde en miniature : routes, maisons, voitures et fleuve (l’Isère reçoit l’Arc avant de poursuivre son cours dans la vallée du Grésivaudan). Par ici sur les coteaux, plus loin de part et d’autre du chemin et plus bas sur le grand plateau, parmi les rhododendrons et les genévriers, des myrtilles à profusion s’offrent mûres à point ! Impossible de résister devant cette manne. Sacs et boîtes se remplissent de ce précieux butin conquis en une cueillette laborieuse sous un soleil de plomb ! Le temps nous manque pour espérer rapporter de quoi faire des confitures. Mais quel régal et quelle joie pour qui en aura au moins ramassé suffisamment pour une succulente tarte.

 

Je compte bien revenir à la même saison mais, cette fois, en boudant le sommet afin de prendre le temps de satisfaire pleinement ma gourmandise !

                                                              Ginette

 

 

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Il est encore bien loin