Le Queyras du 18 au 21 juin 2007

 

Pour la quatrième année consécutive notre ami Jean Claude nous fait découvrir une autre région des Alpes : le Queyras.

Ici la lumière est celle du sud, les paysages sont grandioses et les sommets côtoient les 3000metres ou plus .Région préservée où les paysages sont le fruit d’une cohabitation raisonnée entre l’homme et la nature.

 

Lundi 18 juin

 

Situés à plus de 1800 m dans la vallée du Guil, les chalets et le col de Bramousse (2281m) sont le premier objectif de notre séjour. Bien sûr les jambes sont un peu lourdes après  quatre heures de route et un départ de St Inn à 5 h du matin. Heureusement la fraîcheur est là et après quelques lacets la respiration redevient régulière et c’est avec plaisir que nous abordons les alpages de Bramousse pour un arrêt bien mérité. Les chalets d’alpage sont blottis dans un vallon et regroupés autour d’une chapelle dont les murs sont renforcés avec des troncs de mélèzes. Cet arbre, omniprésent dans tout le Queyras servait à tout, au chauffage bien sur mais aussi à fabriquer les tuiles des toits : les essendoles ou bien les ancelles dans la vallée de la Clarée. Même les fontaines et leur bassin sont en mélèze.

Encore un petit effort et nous arrivons au col de Bramousse. Les premières gouttes de pluie nous surprennent et c’est rapidement que nous redescendons retrouver nos amis  aux chalets pour un casse croûte confortable sur une terrasse abritée. La journée a été longue et nous rejoignons le gîte où une soupe bien chaude nous attend. Ce soir pas de tarots, tout le monde est fatigué et les chambres raisonnent bientôt du »bruit » d’un sommeil réparateur.

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Mardi 19 juin  

 

Après un petit déjeuner copieux (merci le cuistot) nous prenons la direction de St Véran pour la plus longue rando du séjour. Une piste cahoteuse nous conduit aux anciennes mines de cuivre puis à un petit parking, dominé par la chapelle de Clausis, où nous laissons les voitures. En voyant les ruines des bâtiments de l’exploitation de minerai on imagine aisément la pénibilité du travail à pareille altitude, nous sommes à 2100m . La chapelle dédiée à ND du Mont Carmel fut construite en 1846 et chaque année le 16 juillet a lieu un pèlerinage. Une multitude de marmottes nous accompagne jusqu’au refuge de La Blanche installé sur un mamelon à coté du lac éponyme. Le col de La Noire nous domine et c’est d’un pas énergique que nous nous dirigeons vers lui. Les névés sont encore bien présents et la glace se cache sous la neige à peine transformée, quand tout à coup pour animer la montée, notre amie Cricri nous fait un petit spectacle à sa façon. Mais ce n’est pas fini car notre Jo n’est pas rassurée, et c’est au bout d’une petite corde qu’elle franchit les derniers mètres du col. Nous sommes à 2955m d’altitude. Quelques photos des sommets alentour avant de plonger vers le vallon de Maljasset où naît l’Ubaye. Les lacs se succèdent verts et bleus en direction du col du Longet. Nous sommes maintenant en territoire Italien et le Mont Viso tout étincelant de neige fraîche nous domine du haut de ses 3851 m. Le spectacle est fabuleux et nous en profitons pour nous restaurer. Mais la route est encore longue et le temps change brutalement. C’est dans un brouillard bien épais que nous franchissons le col du Longet à 2897 m avant de plonger vers le lac de La Blanche. La boucle est bouclée. Nous rentrons doucement et nous profitons  du soleil revenu pour visiter St Véran, village le plus haut de France perché à plus de 2000m. Ce soir malgré la fatigue il y aura tournoi de Tarots, la journée de mercredi s’annonçant moins difficile.

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Chapelle de Clausis

 

 

 

Mercredi 20 juin

Grand soleil ce matin. Nous prenons la direction du village d’Aiguilles avec l’intention de gravir le pic du Malrif (réservé aux cracks), tandis qu’un deuxième groupe rejoindra le deuxième lac Grand Laus. Du village, un chemin de terre très escarpé permet de rejoindre la bergerie du Lombard où nous laissons les voitures. Après 1h30 de montée, nous découvrons le lac Malrif, Le grand ciel bleu donne à ce lac une couleur émeraude intense sur fond de pelouse verte qui ravit nos yeux. 

 Nous apprenons auprès de pécheurs que ce lac, profond de 30 m mètres est très poissonneux. On y pèche même l’omble chevalier. Espèce noble très recherchée des gastronomes. Quatre d’entre nous en mal de défoulement ont gravit à vitesse supersonique le pic et sont redescendus en faisant la boucle des trois lacs. Finalement nous nous retrouvons tous pour le casse croûte. Mais la journée n’est pas finie car il faut maintenant prendre le chemin du retour. Ce n’est pas facile pour les chauffeurs car le vide cerne les voitures et c’est avec un ouf de soulagement que passagers et chauffeurs rejoignent la route goudronnée. Encore une belle sortie par la diversité des paysages et surtout par la beauté des prairies fleuries.

 

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Jeudi 21 juin

 

C’est déjà le dernier jour. Le beau temps est toujours de la partie et nous prenons la direction du col d’Izoard pour notre dernière balade : Le Clapeyto et le cirque du Cros. Les deux groupes se séparent. Malgré moins de dénivelé la pente très raide nous rappelle que nous sommes au quatrième jour de rando. Nous sommes récompensés par l’arrivée dans le cirque du Cros .Quelques nuages défilent dans le ciel, poussés par le vent d’altitude .L’aridité et la solitude  du lieu nous émerveillent. Encore cent mètres à grimper vers le col du Clapeyto où nous nous retrouvons au milieu d’un champ de rhododendrons fleuris. Éblouissement garanti ! Continuation jusqu’aux chalets d’alpage pour retrouver nos amis. Nous ne traînons pas trop car le  retour est encore long. Nous emprunterons la route des Grandes Alpes. Arrêts photos à la Casse Déserte et au col d’Izoard. Continuation vers le Galibier où nous prenons la dernière photo du groupe réuni. Quel dommage d’arrêter là..

 

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C’est un peu difficile de résumer en quelques lignes un séjour riche d’émotions et de convivialité. J’aurai pu aussi vous parler du gîte et de l’accueil de ses propriétaires. Le trajet avec ses arrêts aux cols d’Izoard et du Galibier aurait mérité quelques lignes. Mais pour terminer je voudrais mentionner la découverte d’une nouvelle plante unique dans les Alpes. Elle servirait dit-on à la fabrication de liqueur euphorisante et aphrodisiaque. C’est une armoise que nous avons confié au musée d’histoire  naturelle tellement elle est rare. Sa tête tantôt blanche tantôt brun clair surmonte deux longues tiges. Nous avons déposé sa découverte et l’avons nommée Génépyus Robertum Luganda (nom latin) !!!

 

Plus sérieusement un grand merci à Jean Claude pour tout le souci de ce séjour et de nous avoir fait découvrir une si belle région de nos Alpes.  

 Daniel