" L'Findri "

( Le cendrier )

 

    L’homme a toujours été confronté à l’hiver, au froid. Il l’a  toujours combattu pour se réchauffer .Jusqu’au début du siècle dernier, on a utilisé les poêles à bois : trois modèles selon les moyens, les 2 « coêcles », les « 3 coêcles » et les 4 coêcles (coêcles= couvercles).

Ces couvercles fermaient les ouvertures des poêles donnant accès à la flamme où l’on plaçait les « bronzins » (marmites en fonte noire dont une partie entrait dans le poêle pour être léchée par la flamme). Ceux-ci étaient utilisés pour cuire les aliments de l’homme et des animaux ; ils étaient de tailles différentes suivant le trou. Le plus grand bronzin était en permanence sur le feu pour l’eau chaude durant toute l’année. Son problème : au fil des ans, il s’entartrait . Il arrivait souvent que l'on fendait le bronzin en extrayant le calcaire: il fallait donc le remplacer, comme c’était le plus grand, cela occasionnait une grosse dépense…

 Les poêles en fonte noire étaient de gros consommateurs de bois, c’est pourquoi la nuit ils étaient éteints par économie.

     L' « findri »( cendrier) prenait le relais. Placé près de l’entrée de la maison, il se logeait dans l’embrasure de la fenêtre attenante (les murs étant très épais) ; c’était aussi le point le plus froid. Il était entièrement conçu de plaques de molasse. A longueur de journée, la maîtresse de maison récupérait la grosse braise dans le poêle puis l’enfouissait dans la cendre du « findri » où elle restait en attente sans se consumer. Au fur et à mesure des besoins, le soir, elle était reprise et placée dans les deux brûloirs creusés sur la plate forme du « findri ». Le trou du cendrier, plus grand que les deux autres, étaient toujours utilisé pour  se chauffer les mains en entrant.

     La braise se consumant sans fumer, réchauffait la maison et maintenait au chaud la tisane très appréciée, qui, mélangée à la gniole donnait un coup de fouet, soit disant pour prévenir la grippe ou les refroidissements…Les brûloirs servaient aussi à fondre le soufre pour la fabrication des allumettes qui ne s’enflammaient qu’au contact d’une petite braise. Dans certains villages, il y avait « l’almetti », le fabricant d’allumettes. La braise était aussi placée dans des « brazis » (braseros) transportables, déposés dans le « pèle ».

 Le « pèle » était la seconde pièce, située à l’arrière de la cuisine ; elle servait de lieu de confort et de chambre à coucher. La braise était également introduite dans l’ « échodieu »(réchauffeuse), espèce de gamelle avec un couvercle troué, emmanché d’une longue poignée de bois : avant le coucher, déplacé lentement et en permanence sous les couvertures, il réchauffait le lit sans l’ouvrir …

 

                                                                                                                                                                            Pierre Dagand.

                   Cendrier dans l'embrasure de la fenêtre

Les deux brûloirs ci dessous